Avr 25, 2025 | Les Premiers Moments

Règles abondantes : ce qu’il faut savoir

Les pertes de sang pendant les règles peuvent être impressionnantes, même si dans la majorité des cas, elles ne sont pas aussi importantes que ce que l’on croit.

Comment savoir si j’ai des règles abondantes (ménorragies) ?

Toutes les femmes perdent du sang pendant leurs règles. En réalité, il s’agit de fragments d’endomètre, la muqueuse qui tapisse la cavité utérine, et qui s’épaissit à chaque cycle menstruel en vue d’une éventuelle grossesse. En l’absence de fécondation puis de nidation, la muqueuse se désagrège : ce sont les règles.

En quantité, on estime que des règles “normales” équivalent à perdre 35 à 40 ml de sang par cycle menstruel. On parle de règles abondantes, très abondantes ou de ménorragies, lorsque l’on perd plus de 80 ml de sang par cycle. On parle également de règles abondantes lorsque celles-ci s’étalent sur plus de 7 jours contre 3 à 6 en moyenne en cas de règles “normales”.

Concrètement, comme il est difficile de se rendre compte de la quantité de sang que l’on perd pendant ses règles, mieux vaut se baser sur l’utilisation de protections périodiques (tampons, serviettes ou cup menstruelle).

On peut ainsi considérer comme normal de changer de protection périodique jusqu’à six fois par jour et de ne mettre qu’une seule protection à chaque fois. En revanche, le fait de devoir doubler ses protections du fait de son flux menstruel (un tampon plus une serviette) et/ou d’en changer toutes les heures ou toutes les deux heures peut être le signe de règles abondantes, très abondantes voire hémorragiques.

En vidéo : Tout sur la cup ou coupe menstruelle

Le score de Higham pour évaluer l’abondance des règles

Pour évaluer l’abondance de son flux menstruel et de savoir si l’on souffre ou non de ménorragies, il existe le score de Higham. Il s’agit de remplir un tableau où l’on reportera le nombre de serviettes ou tampons utilisés chaque jour dans la case correspondant au degré d’imprégnation du tampon ou de la serviette utilisée. Sur l’axe horizontal, on y inscrit les jours des règles (1er jour, 2e jour, etc.) tandis que sur l’axe vertical, on crée différentes cases telles que “tampon/serviette peu imbibé(e) ; moyennement imbibé(e) ; complètement imbibé(e)) auxquelles on attribue respectivement 1 point 5 points ou 20 points. Ainsi, si le premier jour, on a utilisé serviettes (ou tampons) moyennement imbibées, cela fait déjà 15 points au compteur (3 protections x 5 points).

Une fois les règles terminées, on fait le calcul. Le total obtenu correspond au score de Higham. Si l’on obtient un total inférieur à 100 points, il y a fort à parier qu’il ne s’agit pas de règles abondantes ou hémorragiques. En revanche, si le score total est supérieur à 100 points, cela signifie que le volume de sang perdu est supérieur à 80 ml et donc qu’on est en présence de règles trop abondantes, ou ménorragies.

Notez que le site regles-abondantes.fr propose un tableau prérempli qui calcule le score de Higham en quelques clics.

Qu’est-ce qui provoque des règles abondantes ou hémorragiques ?

Plusieurs affections et pathologies peuvent engendrer des règles abondantes ou hémorragiques. En voici les principales :

  • des fluctuations hormonales, liées par exemple à la puberté ou à la ménopause (un excès d’œstrogènes pouvant en effet conduire à un endomètre trop épais et donc à un flux menstruel plus important) ;
  • une pathologie utérine telle que la présence d’un fibrome utérin ou d’un polype ;
  • une adénomyose, c’est-à-dire une endométriose intra-utérine, lorsque des fragments d’endomètre se retrouvent dans le muscle utérin, ou myomètre ;
  • une endométriose ;
  • la présence d’un stérilet (ou dispositif intra-utérin, DIU) au cuivre, qui occasionne souvent des règles plus abondantes du fait de l’inflammation locale qu’il induit.

En cas de grossesse, des saignements abondants peuvent être dus à une fausse couche, une grossesse môlaire, une grossesse extra-utérine ou un décollement de l’œuf. Il faut alors consulter très rapidement.

Bien plus rarement, des ménorragies peuvent être liées à :

  • un cancer du col de l’utérus ;
  • une anomalie de la coagulation du sang (hémophilie, maladie de Willebrand…) ;
  • la prise de médicaments anticoagulants ;
  • une leucémie (d’autres symptômes sont alors présents tels que des hémorragies spontanées au niveau du nez ou des gencives, de la fièvre, une pâleur, des bleus…).

Quand consulter face à une hyperménorrhée ?

A priori, si l’on a toujours eu des règles assez abondantes et que rien n’a changé en termes de douleur, de fréquence ou de quantité, il n’y a pas lieu de s’alarmer. On peut toutefois en parler à son gynécologue-obstétricien ou à son généraliste lors d’une visite de routine.

En revanche, tout changement au niveau du flux menstruel doit amener à consulter un médecin gynécologue ou une sage-femme. Même chose si les règles, en plus de devenir subitement abondantes, sont associées à d’autres symptômes inhabituels tels que des douleurs pelviennes, une pâleur, une grande fatigue, un essoufflement à l’effort, d’autres hémorragies etc.

Le mieux est alors de bien noter tous ses symptômes, et de tenir un carnet de règles où l’on note tout ce qui est important à propos de ses menstruations (durée, abondance, couleur des pertes, présence ou non de caillots, symptômes associés…).

Enceinte avec des saignements abondants, consultez !

Si vous êtes enceinte ou susceptible de l’être, mieux vaut consulter très rapidement. En effet, la grossesse interrompt le cycle menstruel, il n’y a pas d’ovulation ni d’épaississement de l’endomètre. De fait, il n’y a donc pas de règles, et tout saignement, même léger, doit pousser à consulter rapidement. Il peut tout à fait être bénin comme il peut être le signe d’un décollement placentaire, d’une fausse couche, d’une grossesse môlaire ou encore d’une grossesse extra-utérine. Mieux vaut donc consulter sans tarder.

L’anémie : le principal risque de règles abondantes et longues

La principale complication des règles abondantes est l’anémie par carence en fer, ou anémie ferriprive. Les saignements hémorragiques diminuent les réserves en fer de l’organisme, et ce d’autant plus si les règles sont longues. En cas de fatigue chronique et de règles abondantes, il est conseillé de consulter un médecin pour dépister une éventuelle carence en fer et se faire prescrire une supplémentation en fer.

Comment arrêter des règles trop abondantes ?

Avant de se lancer dans l’élaboration de remèdes de grands-mères pas toujours efficaces ni sans danger, on veille à trouver la ou les cause(s) de ses règles abondantes.

Une fois que l’on sait ce qui provoque ces règles abondantes (endométriose, stérilet au cuivre, fibrome ou autre), on peut agir, par exemple via la prise d’une pilule en continu pour supprimer les menstruations (qui sont, de toute façon, artificielles sous contraception orale), un changement de contraceptif. Le médecin pourra aussi prescrire un anti-fibrinolytique (tel que l’acide tranexamique), médicament utilisé dans le traitement des hémorragies.

Du côté des médecines douces, citons notamment trois plantes intéressantes contre les règles trop abondantes :

  • l’alchémille, qui a une action progestative ;
  • les feuilles de framboisier, qui régulariseraient le cycle et tonifient le muscle utérin ;
  • la bourse à pasteur, plante antihémorragique.

On les utilisera de préférence en tisanes ou sous forme de teinture-mère à diluer dans l’eau, en l’absence de grossesse.

Du côté des huiles essentielles (HE), citons notamment l’HE de géranium rosat ou l’HE de ciste ladanifère, à diluer à raison d’une goutte dans une cuillère à soupe d’huile végétale, et à avaler (Danièle Festy, “Ma Bible des huiles essentielles”, éditions Leducs Pratique).

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