En France, un couple sur six réalise une consultation médicale en raison de difficultés à concevoir un enfant. L’infertilité peut être masculine, féminine, ou les deux. Chez l’homme, elle est liée à la qualité et au nombre de spermatozoïdes dans le sperme. Différentes causes peuvent être à l’origine de ce trouble de la fertilité, dont l’oligoasthénospermie.
Qu’est-ce que l’oligoasthénospermie ? Est-ce qu’elle impacte la mobilité des spermatozoïdes ?
L’oligoasthénospermie est un terme pour désigner trois anomalies : l’oligospermie, qui est une faible concentration des spermatozoïdes, l’asthénospermie, qui se traduit par une baisse de la mobilité des spermatozoïdes, et la tératospermie, qui correspond à la présence de spermatozoïdes « anormaux » en grand nombre dans le sperme. « Certains patients peuvent présenter ces trois dysfonctionnements tandis que d’autres vont uniquement avoir une asthénospermie, une tératospermie ou une oligospermie », précise le Docteur Antoine Faix, chirurgien urologue, andrologue et Vice-Président de l’Association Française d’Urologie (AFU).
Quelles sont les causes de l’oligoasthénospermie ?
À la différence de l’azoospermie, un trouble qui se caractérise par une absence totale des spermatozoïdes dans l’éjaculation, l’oligoasthénospermie ne résulte pas de blocages congénitaux ou infectieux. Elle est généralement la conséquence de facteurs environnementaux, tels que la consommation de tabac, d’alcool, de cannabis, la sédentarité ou le surpoids, qui peuvent nuire à la qualité des spermatozoïdes.
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À la suite d’une infection virale, comme le Covid-19 ou la grippe, un patient peut avoir un trouble de la fertilité, mais qui est généralement réversible. « Cela prend parfois du temps. La spermatogenèse, le processus de développement des spermatozoïdes, prend en général au moins trois mois. Il est donc normal d’avoir plus de mal à concevoir un bébé dans les mois qui suivent un épisode infectieux », complète le praticien.
L’âge impacte la qualité des spermatozoïdes
Des causes génétiques peuvent diminuer la qualité du sperme. C’est notamment le cas des translocations. Elles peuvent transférer un fragment de chromosome dans un autre site du même chromosome ou d’un autre chromosome, ce qui entraîne des anomalies. D’autres anomalies génétiques plus rares sont également possibles. L’oligoasthénospermie peut aussi être liée à la présence de varices testiculaires ou à une précédente intervention chirurgicale visant à traiter un trouble testiculaire, comme la cryptorchidie.
Passé 50 ans, certains hommes expérimentent parfois un déficit en testostérone. Ce phénomène, corrélé à l’âge, entraîne principalement une baisse de la testostérone, une hormone sexuelle qui participe à la production des spermatozoïdes. Ces patients sont en général moins fertiles et leurs spermatozoïdes sont de moins bonne qualité.
Comment est posé le diagnostic de l’oligoasthénospermie ?
En cas de suspicion d’oligoasthénospermie, le patient est généralement orienté vers un médecin urologue ou andrologue. Dans un premier temps, des bilans hormonaux, sanguins et génétiques sont réalisés. Une échographie scrotale et parfois du carrefour prostato-séminal est aussi effectuée pour infirmier ou confirmer la présence d’une anomalie au niveau du testicule, de l’appareil génital interne ou d’une varice. Enfin, deux spermogrammes, espacés au moins de trois mois, sont indiqués pour confirmer l’oligoasthénospermie.
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Comment traiter l’oligoasthénospermie ? Est-il possible d’avoir une grossesse naturelle ?
Le traitement de l’oligoasthénospermie dépend de plusieurs facteurs, dont les causes de la maladie, les antécédents médicaux ou le mode de vie.
L’hygiène de vie joue notamment un rôle important dans nos capacités de reproduction. Pour améliorer la qualité du sperme, il est préconisé d’avoir une alimentation variée et équilibrée, composée de fruits, de légumes, de poisson et de viande blanche. Mieux vaut limiter au maximum la viande rouge, les plats préparés ou encore les boissons sucrées. Outre l’alimentation, le patient doit maintenir sa condition physique en pratiquant une activité physique régulière tout en ayant un sommeil réparateur.
« Certaines professions où l’homme est toujours assis et exposé à la chaleur, comme les chauffeurs de bus ou de taxi, peuvent aussi impacter les spermatozoïdes. L’exposition des testicules à la chaleur est nocive. Dans ce contexte, ils peuvent éventuellement protéger leurs testicules en portant des coques ou des sous-vêtements réfrigérants », conseille le Docteur Antoine Faix. Dans le contexte d’une varice testiculaire, décelée à l’examen clinique, une intervention chirurgicale ou par embolisation radiologique peut être indiquée.
En cas d’échec de ces traitements de première ligne, une procréation médicalement assistée (PMA) peut être envisagée. Le choix de la technique de PMA dépend du degré de sévérité de l’oligoasthénospermie. En fonction du patient, l’équipe du centre pourra proposer différentes prises en charge, telles qu’une insémination artificielle, une fécondation in vitro (FIV) éventuellement avec injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI).